19/07/16

La Chine bat tous les records d’opérations de Fusions&Acquisitions outbound, alors que le reste du monde connaît un rale…

Au niveau mondial, la valeur des transactions (1500 milliards de dollars US) effectuées pendant la période du 1.1.2016 au 30.6.2016 recule de 22,5 % en glissement annuel et les nombres de transactions de 7,8 %, une tendance à la baisse qui, selon les associés d’Allen & Overy, devrait se poursuivre au moins jusqu’à la fin de l’année.

Selon le rapport M&A Insights d’Allen & Overy, le tassement généralisé des activités  Fusions&Acquisitions, dicté en grande partie par le climat d’incertitudes politique et économique, sera évidemment sur le court et le moyen terme aggravé par le résultat inattendu du référendum sur le Brexit du 23 juin 2016. Dans la foulée des événements récents et compte tenu de l’inquiétude persistante liée au ralentissement de la croissance en Chine, des élections présidentielles aux Etats-Unis, des troubles au Moyen-Orient et de la pression sur les prix de beaucoup de matières premières, il y a guère d’espoir que le niveau des opérations de fusions et acquisitions puisse se dynamiser à court/moyen terme.

Pourtant le passé récent a vu un certain nombre de transactions importantes. Le secteur chimique a une nouvelle fois été celui au taux d’activité le plus élevé, avec des transactions représentant au total 538 milliards de dollars US, dont l’offre de Bayer (62 milliards de dollars US) sur Monsanto et celle de ChemChina (46,5 milliards de dollars US) sur Syngenta. Viennent ensuite les TMT avec un total de 316 milliards de dollars US, parmi lesquels la fusion de la branche Services IT de HP Enterprises avec Computer Sciences Corp. pour 26 milliards de dollars US, l’immobilier (167 milliards de dollars US), les services financiers (151 milliards de dollars US), les biens de consommation (149 milliards de dollars US) et les sciences de la vie (146 milliards de dollars US) enregistrent tous des niveaux d’activité similaires.

Selon Marc Feider, Senior Partner d’Allen & Overy Luxembourg : “Après une année record en 2015, les incertitudes économiques et politiques pèsent lourdement sur le marché des fusions acquisitions un peu partout en Europe et en ce compris le Luxembourg. Certains secteurs et certaines économies sont évidemment plus affectés que d’autres. Dans le contexte actuel les cibles de qualité continueront à attirer des acheteurs stratégiques et financiers. A côté, il y aura des acquisitions d’investisseurs opportunistes.

Je suis convaincu que les activités reprendront dès que l’attitude expectative actuelle sera abandonnée et que la visibilité sur l’avenir se sera améliorée et que la confiance aura été retrouvée. Par ailleurs, au lendemain du référendum britannique, le secteur du private equity pourrait s’avérer être l’un des secteurs les plus résilients à long terme. Bien que ce secteur ait été frappé de plein fouet par le résultat du vote, une fois l’émotion tombée, des opportunités ne manqueront pas de se présenter et des transactions pourraient être opérées à des conditions très avantageuses, surtout pour les fonds libellés en devises dures et s’intéressant entre autres à des actifs situés en Grande-Bretagne.’’

Malgré des perspectives moroses, la Chine a déjà battu son record de 2015 sur le plan des fusions et acquisitions effectuées hors Chine avec une valeur totale de transactions passant de 56 milliards de dollars US au premier semestre 2015 à 120 milliards de dollars US au premier semestre 2016, soit une augmentation de 214 %.

Victor Ho, associé spécialisé en fusions et acquisitions au bureau de Pékin d’Allen & Overy explique : “Les opérations de fusions et acquisitions de la Chine à l’étranger gagnent en diversité et en intensité. Selon le secteur et le type d’industrie, les entreprises chinoises – qu’elles soient  privées ou publiques - font véritablement la chasse aux actifs, partout dans le monde. Si par le passé  les investissements chinois à l’étranger visaient surtout à garantir un approvisionnement en énergie et en matériaux de base pour soutenir la croissance rapide de l’économie chinoise, aujourd’hui, les investisseurs cherchent plutôt à mettre la main sur de nouvelles technologies, des produits et des marques spécifiques. Les investissements de cette dernière catégorie s’orientent le plus souvent vers l’Europe sachant que l’an dernier,  la valeur des acquisitions de sociétés par des entreprises chinoises en Europe était  plus de trois fois supérieure à celle des investissements chinois aux Etats-Unis. ‘’. 

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